• Je parle encore de Gundam

    Il y a quelque chose avec le fait d'être chez ma belle-mère, sur ce McBook Air, qui me donne envie de rouvrir Eklablog

     

    Je reparle de Gundam

    Depuis quelques semaines, j'ai commencé à regarder la série séquel de Mobile suit Gundam, Gundam Z. Sortie en 1985, c'est la première série qui prolonge l'univers de Mobile suit Gundam (1979), qui avait déjà été enrichi par plusieurs films et OAV. Pour ma part, après avoir regardé 6 films de la licence (les trois premiers MSG ; Cucuruz Doan's Island ; Char contre-attaque et L'Eclat de Hathaway), j'ai bien senti que j'étais à un point de non-retour et qu'il me fallait maintenant me lancer dans le chantier gargantuesque (plus effrayant que One Piece, j'en ai peur) des séries. Un moyen de m'investir tranquillement, et de m'émerveiller toujours plus devant le charme et l'intelligence de cet univers. 

    1. Univers restreint

                  A map of space from the Universal Century. | Solar battery, Sonic fan  characters, GundamDès la première série, Gundam s'est illustré dans le genre des "real robots" ou mecha réaliste. Ça implique beaucoup de choses, à commencer par une réduction drastique de l'univers : pas d'alien venu d'une planète lointaine pour protéger la Terre à la manière de Superman ou d'Actarus dans Goldorak ; pas de Fédération intergalactique monumentale où l'on se battrait contre un ennemi suprême (à la Star Wars). Pourtant, le schéma est bien le même ! Nous avons droit à une Fédération Terrienne qui dirige un certain nombre de colonies, et une rébellion qui s'oppose à cet impérialisme. Sauf que, contrairement à Star Wars, nous ne sommes pas du côté noble et glorieux de la rébellion, mais bien de celui de la Fédération... mais nous y reviendrons plus tard. Cette Fédération terrienne a en réalité établi son pouvoir ni sur des planètes ni sur des galaxies (!), mais sur des colonies fabriquées par les hommes, sortes de satellites artificiels accompagnant la Lune, habitée elle aussi. De fait, le conflit qui oppose les partisans de Zeon (Spacenoïdes indépendentistes ayant formé leur propre Etat avec un certain impérialisme) et la Fédération terrienne a pour enjeu la Terre, et la Terre est à la fois marginalisée (car elle n'est qu'un territoire de plus pour Zeon) et mise au centre des combats de la série. Ainsi, certes, on est dans du space opera, mais un space opéra qui a gardé un pied solidement ancré sur Terre, et il est assez étonnant, je trouve, de voir que la plupart des affrontements du second film ont lieu dans des pays nommés comme aujourd'hui, en Russie, en Europe, en Amérique latine ou en Antarctique (entre autres).

    Qui dit real robots, dit surtout real humans : il est étonnant de remarquer que Gundam, la série merchandizing par excellence (rappelons ici ma visite du Gundam base à Odaiba, un immense magasin de figurines avec son propre espace d'exposition et ses écrans géants ;)), bref la série des Gunpla, des robots à construire et à jouer - est aussi celle qui rappelle le plus vivement que la guerre n'est pas un jeu. Mais bref (cela recoupe mon précédent article sur la question, donc j'y renvois les curieux-), les personnages principaux ont bien (dans MSG, c'est aussi le cas dans Zeta) 14 ans, série pour adolescents oblige (?), mais on trouve quelques justifications au fait qu'ils soient pilotes à leur jeune âge, sans pour autant le dédramatiser. Dans Gundam, les personnages engagés sont avant tout des réfugiés, et Zeon est choqué d'apprendre qu'ils se battent contre des gamins (un gamin en particulier-). On apprend dans Zeta qu'Amuro a été protégé par la Fédération après ces événements, qu'il a pu se reclure dans une villa (sur Terre) et disparaître des radars, justement parce qu'il n'était pas majeur (bon, là où j'en suis, il doit avoir 23 ans... mais je pense que le traumatisme de la guerre le pousse à ne pas remonter sur un Mobile Suit Tout de suite, même si je sais qu'il le fera).

    Qui dit real robots, dit donc que ce sont des humains qui affrontent des humains, et que c'est les vices des hommes mais surtout de la guerre (qui est en partie politique) qui vont être le ressort tragique du récit.

    2. Newtypes

    Anime Wisdom from Kamille Bidan: The dissolution of ego (and anger) is  freedom – The Classic Anime Museum

    Oui oui, soyons honnêtes, j'aime ce gars

    Une autre chose que j'aime beaucoup dans Gundam, c'est son usage des ressorts de la science-fiction en tant que telle : dans cet univers, tout n'est pas complètement réaliste, car certains personnages ont des capacités qui dépassent l'entendement, des "dons" que l'on peine à définir mais qui les rendent nettement supérieurs aux autres - ces personnages sont les Newtypes. Une règle semble se dessiner sur les quelques médias que j'ai vus, alors je dirais que cela concerne globalement les protagonistes : Amuro, Kamille, Quess (je ne suis pas sûre pour Hathaway). Mais voilà : on ne sait pas trop. Les Newtypes, parce qu'ils sont nés dans l'espace au bout d'un certain nombre de générations, réfléchissent plus vite, ont une intuition formidable et une certaine aisance au pilotage. Au meilleur de leurs capacités, ils développent de la télépathie, peuvent visualiser des personnes lointaines et leur parler (ils ont aussi un certain don pour repérer les autres Newtypes) ; et ces capacités leur permettent de développer une technologie kinesthésique dans Char contre-attaque (des missiles de défense qui réagissent à leurs ressentis). Pourtant, les Newtypes eux-mêmes ne sont pas certains d'appartenir à cette catégorie, et ce sont les autres qui généralement les traitent de "Newtype" (ce que les personnages en question prennent un peu mal, même s'ils en jouent). Ce qui fait qu'on n'est pas forcément certain de qui est Newtype et qui ne l'est pas, ni de comment fonctionnent ces pouvoirs - on est encore loin du shonen typique aux règles bien précises, e cette indétermination est un moyen très intelligent de donner corps à cet élément sunaturel.

    Newtype, au fond, ce n'est peut-être qu'un diagnostic de plus - Kamille a d'ailleurs affirmé être autiste dans un des épisodes du début de Zeta Gundam, ce qui correspond tout à fait à sa personnalité un peu bornée (entre autres) - et je suis curieuse de voir de la représentation de ce côté-là. Mais être Newtype le rend déjà, d'une certaine façon, neuroatypique

    3. Zeon ou la Terre, peu importe au fond

    Je parle encore de Gundam

    Gundam c'est une galaxie de série, une galerie de personnages qui se battent dans un camp ou dans l'autre, ou dans un autre encore : Zeon contre la Fédération, c'est le premier duo que l'on oppose, mais il y a bien plus - AEUG, les Titans, l'organisation terroriste d'Hathaway Noa (j'ai oublié son terme technique) - et il m'en reste encore de nombreux à découvrir. A cela s'ajoutent les territoires neutres, soit parce qu'ils ont déclaré qu'ils ne participaient pas à la guerre, soit parce que les organismes internationaux ont décidé que ces lieux devaient être préservés (d'ailleurs, l'AEUG, dans Zeta Gundam, hésite à attaquer la Terre car cela reviendrait à la polluer). Mais les gens, comme les territoires, reviennent d'une série à l'autre : loin d'être séparées les unes des autres, les séries s'entremêlent pour compléter ensemble un calendrier riche. En tant que spectateur, on est placé dans un camp puis dans l'autre, indifféremment : d'abord dans la Fédération (où l'on nous apprend que Zéon est totalitariste), puis chez l'AEUG, qui combat l'union terrienne. Un personnage central de la première série, Bright Noa, vient (à l'épisode où j'en suis, ~10 de Zeta Gundam) de quitter la Fédération pour l'AEUG... et ainsi de suite.

    Évidemment, tout converge pour dire la vanité de la guerre, mais il m'est avis que ces multiples séries (quoi qu'il y en aie des centaines, c'est peut-être un peu trop) sont nécessaire, ne serait-ce que pour refléter la complexité politique du monde et des conflits en question. Elles laissent le temps de comprendre comment on peut diaboliser le parti opposé ; àtord ou à raison, et de comment un parti vainqueur (la Fédération dans la première saga) peut abuser de son pouvoir.

     

    Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce thème - mais je me dépêche pour finir avant 1h33. Pour finir, j'aimerais rappeler encore une fois mon admiration devant la création de cet univers (dont le créateur a été récompensé en même temps que Rumiko Takahashi pour sa carrière uwu), et sa richesse. Je tiens sans cesse à rappeler que les mechas ce sont des robots, mais c'est souvent bien plus que des robots - la vanité de la guerre, la dureté de la psyché et des traumas sont bien souvent au rendez-vous. Et c'est un vaste univers à explorer, ça me plaît. (il est 1h34)

     

    Au plaisir,

    Isis


  • Commentaires

    1
    Mardi 9 Avril à 01:44

    (Je me relis et je vois beaucoup de fautes de frappe et d'édition, mais je corrigerai cela à tête reposée !)

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